mardi, mars 06, 2007

Là où vont nos pères

Sublime ! Avec Là où vont nos pères (Dargaud), de Tan Shaun, on tient déjà un des albums phares de l’année 2007. Sans une ligne de texte, à la seule force de son trait soigné, le dessinateur australien arrive à construire une histoire d’une humanité déconcertante. Comme le père que l’on suit tout au long du récit, on est perdu lorsque l’on débarque en pays inconnu. L’univers paraît absurde, les objets sont incongrus, et l’on ne comprend pas pourquoi et où il faut aller. Ce n’est qu’en progressant dans l’histoire que l’on finit par appréhender ce monde étrange riche en promesses. Comme des millions d’humains, le père est là pour trouver un emploi synonyme de vie pour sa femme et sa petite fille restée au pays. Seul, il va devoir s’installer, se recréer des connaissances avant de pouvoir faire venir sa famille.
En prenant le parti de nous placer dans la peau d’un homme qui a dû se lancer dans le néant pour avoir le droit de vivre, Tan Shaun réussit à nous dérouter et à nous faire toucher la solitude d’un immigré économique. Du grand art, assurément.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je me suis empressé d'aller acheter cette bd aussitôt que tu m'en avais parlé... Je dois dire que j'y ai été également incité par les nombreux éloges de mon revendeur habituel de petits Mickeys.

Là où vont nos pères est une étonnante oeuvre où pas une seule bulle ne vient accompagner les sublimes dessins... il faut dire que le dessin se suffit tout à fait à lui-même. J'ai adoré cette ambiance futuriste décrite tout en poésie... Les grandes planches sont également époustouflantes...

Encore merci pour ce conseil que je me vais pas hésiter à répandre tout autour de moi !

Anonyme a dit…

Exceptionnelle, superbe, onirique, magique mais tellement proche de ce qu'on dû vivre et de ce que doivent vivre encore des milliers d'immigrés qui arrivent dans un monde où les repères ne sont plus les mêmes, où il faut tout réapprendre, même le bonheur ! Un grand moment de poésie, tout est à regarder avec minutie, l'expression des visages, la foultitude de détails. Vraiment un moment merveilleux qu'on peut retrouver à chaque (re)lecture de ce superbe album.