mardi, novembre 28, 2006

L’impossible fuite


A Budapest en 1944, les petites filles juives sont obligées de remettre leurs animaux de compagnie aux autorités d’occupation nazies. Ensuite, elles aident leur maman à établir la liste de leurs biens avant de prendre un train pour une destination dont elles ne reviendront pas. Dans un crayonné nerveux, où la couleur n’intervient que pour de brèves incursions dans le présent, Seules contre tous (Seuil) relate la fuite éperdue d’une fillette et de sa mère à travers la Hongrie. Dans la veine de l’indétrônable Maus de Art Spiegelman, le roman graphique autobiographique de Miriam Katin puise dans la mémoire familiale pour tenter de raconter la barbarie. Attachante et prenante, l’histoire de la petite Miriam souffre parfois d’un traitement graphique trop esthétisant.

lundi, novembre 27, 2006

Question à 2 francs six sous



Peut-on vraiment rire de tout? C'est juste une question, hein...

jeudi, novembre 23, 2006

Une famille (presque) ordinaire

Auteur culte des communautés gay et lesbiennes, Alison Bechdel a longtemps écrit et dessiné dans des journaux alternatifs. Fun Home, Une tragicomédie familiale (Denoël Graphic) va probablement bouleverser cette donne. Dans un dessin clair, presque enfantin, la jeune artiste raconte sa jeunesse. Elle parle de sa famille régentée par un père qui n’avouera jamais clairement son homosexualité à ses enfants. Il faudra attendre sa mort brutale, à 44 ans, pour que les non-dits cessent, finalement, d’être l’unique ciment de la famille. Humaine, jamais moralisante, cette brillante autobiographie dessinée est avant tout une formidable lettre d’amour posthume d’une fille à son père. Et tant pis si Alison Bechdel ne partage pas cet avis.

Licenciée pour photos pornos

Une jeune institutrice d’une école communale de l’entité d’Ham-sur-Heure/Nalinnes a eu la malheureuse idée de poser nue pour un reportage très chaud publié dans une revue pornographique française. Un parent d’élève a reconnu l’enseignante de 2e primaire et en a informé la direction. Choqués par les images, les pouvoirs organisateurs de l’établissement n’ont pas fait dans la dentelle : soit l’institutrice remettait sa démission, soit ils entamaient une procédure de licenciement. Face à la pression, la jeune femme a préféré démissionner.
Si le comportement de l’institutrice paraît à tout le moins léger – comment a-t-elle pu imaginer un seul instant que ces photographies allaient passer inaperçues ? –, son geste reste du domaine de la vie privée. Fallait-il, dès lors, le sanctionner aussi lourdement ?

Dignité... Ta soeur!

VW Forest liquide 4000 emplois et les responsables syndicaux admirent "la dignité dont font preuve les travailleurs"... Dans le même temps, la direction de Volkswagen annonce qu'elle comprend la réaction du personnel après l'annonce de la restructuration, mais souhaite "un retour le plus rapide possible à une situation calme, afin que la production de 2006 puisse reprendre". Je ne sais pas pour vous, mais moi, le mot dignité, il commence à me pomper sérieux!

mercredi, novembre 22, 2006

Le grand écart de Google

Défenseur acharné de la vie privée de ses utilisateurs américains, Google se montre moins regardant en Chine où il accepte de censurer son moteur de recherche

« Droit de l’homme », « Tibet » ou « démocratie » n’évoquent rien à la version chinoise du moteur de recherche Google. Pas le moindre petit frétillement dans les liens, aucune adresse ne semble trouver grâce à ses yeux. Et pour cause! Le géant américain de l’Internet a fait savoir que, pour pouvoir travailler dans le Céleste Empire, il avait, «en application avec la législation et la réglementation locale, retiré certains contenus des résultats de recherches obtenus sur Google.cn ». En termes moins diplomatiques, Google se censure et accepte de verrouiller l’accès à des sites interdits par les autorités.
On a pourtant connu la société californienne moins souple avec d’autres pays des dans lesquels elle dispose d’une version locale de son site. Ainsi, Google ­- la marque la plus influente de la planète, selon un sondage de la firme Interbrand - a refusé de donner suite aux requêtes du département américain de la Justice lui demandant de fournir la liste de certains sites (pédophiles) visités depuis son moteur de recherche. Pour l’association Reporters sans frontières (RSF), la position de Google sur le respect de la confidentialité des internautes américains apparaît comme un « comble d’hypocrisie à la lumière de sa stratégie chinoise ». Dans un communiqué, Google a fait savoir que « si filtrer l’information va à l’encontre de ses principes, il serait bien pire de ne pas fournir d’information du tout aux internautes chinois ». D’autant que MSN et Yahoo! n’ont jamais eu de scrupule en la matière. Selon RSF, Yahoo! collabore depuis trois ans déjà avec les services de censure locaux. Google, Microsoft et Yahoo ! vont d’ailleurs l'objet d'une enquête menée par un comité du Congrès américain sur la censure de leurs services Internet en Chine. En attendant, l’internaute chinois pourra toujours trouver ses informations en utilisant des méta-moteurs. En sous-traitant leurs requêtes vers plusieurs sites de recherche, ceux-ci empêchent l’identification de l’utilisateur.

Loin de son image d’entreprise éthique et cool, Google joue sans état d’âmes la carte du business dans le dossier chinois. Alors qu’aux Etats-Unis l’entreprise sait qu’elle doit tenir compte de l’avis des utilisateurs – un récent sondage montre que 40 % des utilisateurs quitteraient Google s'ils avaient la preuve que leurs recherches en ligne ne restent pas anonymes –, elle n’oublie pas qu’il lui faut absolument entrer dans les bonnes grâces du pouvoir chinois pour espérer percer dans un marché où la barre des 111 millions d'internautes vient d’être dépassée. Quitte, par la suite, à modifier sa politique de collaboration avec les autorités de Pékin. Sur Google, le mot pragmatique donne 3 millions de résultats et moi, et moi, et moi. J’y pense et puis j’oublie …

mardi, novembre 21, 2006

BD - Dieu que l’amour est triste

Chez Miguelanxo Prado, les amants ne se regardent pas dans les yeux. De couple, ils n’ont que le nom : dans une chambre au lit à peine froissée, l’homme, la tête baissée, réajuste son nœud de cravate pendant que, pensive, la femme semble attendre un geste, une parole qui n’arrivera pas. En huit récits mélancoliques, Après l’Amour (Casterman) esquisse une série de rendez-vous ratés, des histoires dont on sait d’avance qu’elles se termineront par le départ de l’un des deux protagonistes. Avec cet album sobre, tout en délicatesse, Prado, en témoin de nos faiblesses et vulnérabilités, rappel qu’après l’amour ne vient pas forcément le beau temps.

Interlude sportif