jeudi, janvier 25, 2007

Black Hole

Se plonger dans l’intégrale de Black Hole (Delcourt), c’est prendre un buvard pour un voyage fantasmagorique : un trip unique dans la vie et les préoccupations des jeunes américains du début des années 1980. Selon que l’on accroche, ou non, à l’univers graphique percutant de Charles Burns, l’expérience sera inoubliable ou cauchemardesque.

En presque 400 pages d’un noir et blanc tranché, l’ancien collaborateur de Art Spiegelman raconte la progression d’une étrange maladie dans la population d’une petite ville américaine. Baptisé « la crève », le mal affecte exclusivement les adolescents. Aussi variés qu’imprévisibles, les symptômes de l’infection sont souvent d’infectes mutations qui finissent par diviser les gens : ceux qui en réchappent et les autres que l’on ne veut plus voir. Pour essayer de vivre avec cette peste moderne, les plus touchés n’ont qu’une alternative : se réfugier dans les bois. Non mortelle au départ, la maladie, par l’exclusion qu’elle suscite, finira par devenir létale.

En plus de l’étude sociologique d’une époque, Black Hole démontre que Charles Burns excelle dans l’art du cadrage et du récit. Certaines de ses planches mériteraient d’être exposées au musée des auteurs fantastiques. Il ne reste plus qu’à le créer.

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